Texte de Janie Boutin
Crédit photo: Vignoble de la Bauge
L’alimentation durable, thème du mois de janvier pour le Défi je mange local, est un concept de plus en plus présent au Québec. C’est une approche qui prend en compte l’impact environnemental, social et économique de nos choix alimentaires. Elle englobe divers aspects entre autres de la saisonnalité des aliments, l’importance des protéines végétales ainsi que l’inclusion de l’économie circulaire dans nos choix de consommation.
La saisonnalité des produits
La saisonnalité est essentielle pour une alimentation durable. Elle permet de consommer des produits locaux à leur apogée de fraîcheur, réduisant les coûts et l’empreinte carbone liée au transport des denrées ainsi que les ressources nécessaires à leur entreposage. Au Québec, l’hiver pose des défis, mais des solutions existent. Nous avons le privilège en Estrie d’avoir accès à des paniers de légumes d’hiver, composés principalement de légumes racine mais également de produits de serre.
Nos achats de saison favorisent les agriculteurs et les producteurs locaux en maintenant les emplois qui renforcent les communautés. Bien entendu il est irréel de penser pouvoir combler tous nos désirs gourmands localement au Québec, mais il est très réaliste de se procurer les aliments de saison en adaptant nos recettes. En fait nous sommes déjà bien enlignés lorsque nous dégustons les plats traditionnels de nos grands-mères, ces mijotés de légumes racines qui embaument nos maisons et nos bedons.
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Adopter une alimentation durable en se concentrant sur la saisonnalité n’est pas seulement bon pour l’environnement, c’est aussi bénéfique pour notre santé et notre communauté. C’est une démarche simple mais puissante qui a un impact significatif sur notre communauté.
Crédit photo: Sojà d’ici
Les protéines végétales
Les protéines végétales jouent un rôle crucial dans une alimentation durable. Elles représentent une alternative écologique aux protéines animales dont la production génère une empreinte carbone plus élevée. Au Québec, la consommation de légumineuses, de noix, de graines, et de produits à base de soja est en hausse.
Dans les Cantons, nous avons le privilège d’avoir localement les aliments prêts à manger de Saatvik Cuisine Végé de Sherbrooke qui nous fait découvrir des aliments végétaliens ethniques et gourmands, ainsi que Sojà d’ici situé à Racine, qui offre des produits à base de soya bio local.
Crédit: Yan Kaczynski à la Ferme – Brasserie rurale
L’économie circulaire
L’économie circulaire est un pilier de l’alimentation durable. Elle vise à réduire le gaspillage en réutilisant et en recyclant les ressources au maximum. Plusieurs initiatives québécoises illustrent ce principe, comme les projets de réutilisation des ingrédients, les marchés zéro déchet.
Saviez-vous que parmi les Brasseurs des Cantons, plusieurs offrent la drêche aux producteurs agricoles des environs dont les 11 comtés de Cookshire-Eaton et La Ferme – Brasserie rurale de Shefford. Le drèche, un résidu de brassage, peut être utilisée pour la fabrication de produits alimentaires mais est habituellement utilisée pour nourrir les animaux.
De nombreuses autres entreprises membres de Créateurs de Saveurs mettent en place une multitude d’initiatives pour réduire leur empreinte environnementale. Le Vignoble de la Bauge de Brigham est devenu en décembre dernier, le premier vignoble au Québec et le second vignoble au Canada à obtenir une certification de la REGENERATIVE ORGANIC ALLIANCE (ROC). Cette certification en viticulture de régénération représente la norme la plus élevée au monde en agriculture biologique. Le Verger le Gros Pierre de Compton a mis en place une politique de développement écoresponsable de la pomiculture et la Ferme St-Élie de Sherbrooke qui propose de rapporter les citrouilles après Halloween afin de les réintégrer dans l’alimentation des animaux. Certifiée Ocean Wise et SeaChoice, la Ferme piscicole les Bobines d’East Hereford, pratique les méthodes d’aquaculture durable. L’utilisation de bassins fermés pour l’élevage permet d’isoler complètement les poissons de l’écosystème naturel afin de ne pas créer de déséquilibre dans leur alimentation, de fuites vers l’habitat sauvage et prévient l’apparition de maladies.
L’alimentation durable au Québec repose sur une combinaison de décisions qui réduisent l’impact environnemental mais qui soutiennent également l’économie locale et favorisent une meilleure qualité de vie. Sans jamais altérer la qualité de nos produits locaux!